Le vol des libellules (titre original anglais Dragonfly) de Leila Meacham aux éditions Charleston.
Incipit : En 1962, Alistair Reynolds découvre, à sa grande surprise, dans un livre intitulé “Grands Stratagèmes de la Seconde Guerre mondiale”, une description plus vraie que nature de l’opération Dragonfly (Libellule) qu’il a mise sur pied en 1942, opération de l’OSS qui consistait à envoyer en France occupée cinq jeunes Américains qui, hormis des liens avec la France ou l’Allemagne, n’avaient a priori rien en commun. Cette mission d’espionnage s’était soldée par le retour aux Etats-Unis de quatre des cinq jeunes espions, le cinquième ayant été exécuté. Alistair est donc stupéfait de découvrir que cet ouvrage affirme que l’exécution a été mise en scène et que le cinquième membre de l’équipe a donc survécu. Commence alors une quête pour découvrir ce qu’il s’est réellement passé à Paris, en 1944.
Mon avis : Ce roman est un savant mélange de fiction historique, de roman d’espionnage et de roman policier. Le lecteur est immédiatement happé par l’histoire de ces cinq jeunes Américains qui n’ont, a priori, rien en commun : un athlète texan d’origine allemande, un ingénieur de bonne famille dont la mère est française, un pêcheur dont la mère est une connaissance d’Alistair Reynolds, une styliste orpheline élevée par sa grand-mère française, ancienne espionne, et une traductrice, championne d’escrime, fiancée à un pilote de la RAF abattu au-dessus de la région parisienne. Au fil des pages, le lecteur découvre les motivations des uns et des autres qui les poussent à poursuivre leur mission d’espionnage en dépit des risques et des dangers, et ce, jusqu’au faux pas fatal….Le lecteur tremble avec et pour les cinq protagonistes impliqués, à leur insu, dans un jeu du chat et de la souris et de manipulation avec certains dignitaires nazis. Les apparences sont souvent trompeuses et la personne espionnée n’est pas toujours celle que l’on croit.
Le livre rappelle à la fois Le Réseau Alice (auquel un billet a été consacré ICI)et Le Code Rose (auquel un billet a été consacré ICI) de Kate Quinn mais, contrairement à Kate Quinn, Leila Meacham nous narre ici une pure fiction qui ne se base sur aucun fait ou acteur réel. Certaines coïncidences paraissent peu vraisemblables et le contexte historique méritait d’être un peu plus fouillé et approfondi, mais cela n’en demeure pas moins une lecture agréable et captivante, un accrolivre (« page-turner » pour les anglophones) impossible à lâcher qui nous embarque dans les folles aventures de cinq apprentis espions téméraires et bien attachants.