L’Appel des Colombes de Martha Hall Kelly aux éditions Charleston.
Incipit:
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Arlette Larue, jeune maman aux trois quarts allemande, et Josie Anderson, jeune juive franco-américaine, ont formé un duo d’espionnes redouté par l’Occupant à Paris, connu sous le nom des « Colombes d’or ». Elles ont été arrêtées et déportées au camp de Ravensbrück dont elles sont sorties brisées. En 1952, Josie Anderson travaille au service des renseignements militaires américains, elle est chargée de la traque et du recrutement de scientifiques nazis pour l’Opération Paperclip qui vise à récupérer les connaissances et le savoir-faire techniques, militaires et scientifiques du Reich. Lorsque que son chef apprend que les Russes sont sur la piste du docteur Snow, le bourreau de sa mère à Ravensbrück où il menait des expériences virologiques sur les détenues, Josie se lance dans une course contre-la-montre pour le retrouver, tiraillée entre sa mission et son désir de vengeance. Arlette, quant à elle, travaille dans un bistrot parisien avec d’autres rescapées de Ravensbrück. Elle s’est ruinée en engageant plusieurs détectives privés pour retrouver son fils, Willie, né dans un Lebensborn et enlevé à Ravensbrück. Ces vaines recherches la plongent dans un profond désespoir. Un jour, elle voit débarquer Luc Minau, un avocat parisien, qui affirme avoir la certitude que Willie se trouve parmi les orphelins de guerre allemands recueillis par l’association caritative fondée par sa grand-mère et basée en Guyane. Tiraillée entre l’espoir et la peur de la désillusion, Arlette se lance à la recherche de son fils en Guyane. Les routes de nos deux Colombes vont à nouveau se croiser.
Avis:
Cette lecture m’a fait penser au livre de Kate Quinn, La Chasseresse. L’auteure utilise le même type de schéma narratif, alternant les points de vue (de Josie et d’Arlette) et les époques (1944/1945 et 1952). Tout comme Kate Quinn, Martha Hall Kelly a fait un remarque travail de recherche pour que son intrigue s’emboîte parfaitement dans le contexte historique. L’auteure nous fait découvrir l’Opération Paperclip (qui ne sera rendue publique qu’en 1973) qui consistait à recruter des scientifiques nazis en fuite pour intégrer les programmes d’armement et de recherche scientifique des Etats-Unis et les « ratlines » (réseaux d’exfiltration) notamment celle de l’évêque Alois Hudal. Cette intrigue palpitante nous fait voyager à un rythme effréné du Texas à la Guyane en passant par Paris, Vienne et Rome. Impossible de ne pas s’attacher à nos espionnes rescapées de Ravenbrück, de ne pas être touché par les souffrances endurées. Impossible de ne pas être révulsé et révolté par ces exfiltrations qui, sous couvert d’intérêt national, ont permis à des monstres d’échapper à leur châtiment et de terminer paisiblement leurs jours en exil. Une fiction historique émouvante, palpitante, menée tambour battant. Les lecteurs du premier succès littéraire de Martha Hall Kelly, Le lilas ne refleurit qu’après un hiver rigoureux, retrouveront certains personnages, notamment Caroline Ferriday et Herta Oberheuser, dans L’Appel des colombes.
Si vous aimez les fictions historiques bien documentées et si vous avez aimé La Chasseresse de Kate Quinn, vous aimerez L’ Appel des colombes de Martha Hall Kelly.
