Un air d’éternité de Clarisse Sabard aux éditions Charleston.
Incipit : Lisa, traductrice littéraire et mère célibataire d’un petit garçon, se prépare à vivre un drôle d’été. Elle doit héberger Loulou, son grand-père, dont la maison est en travaux de rénovation, et sa mère, Cécile, qui sort d’une relation toxique. Or ces deux-là ne se sont plus adressé la parole depuis huit ans. Appelée par des ouvriers sur le chantier de rénovation de la maison de Loulou, Lisa va découvrir dans le grenier une pièce secrète et y trouver un coffre renfermant la casquette d’un officier nazi, une photo de Marie, sa grand-mère, en compagnie d’un officier allemand, et le journal intime d’une certaine Aurélia, dont elle n’a jamais entendu parler. Intriguée, Lisa entame la lecture de ce journal intime, une lecture qui va faire ressurgir un drame qui a bouleversé la vie des siens et des secrets de famille et qui va chambouler sa vie.
Mon avis : Comme à son habitude, Clarisse Sabard nous livre un récit à double temporalité, qui oscille entre le présent de Lisa et la Deuxième Guerre mondiale, période d’écriture du journal intime d’Aurélia. L’écriture est fluide, l’intrigue bien ficelée. L’auteure tient le lecteur en haleine, impossible de lâcher le livre sans savoir qui est Aurélia, ce qui lui est arrivé, pourquoi Loulou est si bouleversé par la découverte des ossements d’un soldat allemand dans le village et pourquoi il refuse catégoriquement d’évoquer cette période de l’histoire. Tous les personnages sont attachants, du petit Tim au vieux Loulou grincheux. Le livre nous parle de secrets de famille mais aussi de bravoure, de résistance, d’amour, d’amitié, de culpabilité et de résilience. L’auteure aborde également le thème des femmes battues et leur lente reconstruction. C’est aussi l’histoire de gens ordinaires qui ont pris des risques et fait preuve d’un immense courage, parce que c’était une évidence, c’était leur devoir. Clarisse Sabard nous offre un subtil mélange de saga familiale, de fiction historique avec un soupçon de « feel-good ». Elle nous décrit à merveille son Berry natal. En refermant le livre, le lecteur n’a qu’une seule envie, se couler dans les pas d’Aurélia et d’Antoine sur ces terres berrichonnes pour trouver, lui aussi, cet air d’éternité, à l’ombre du noisetier. C’est un roman tendre et dur à la fois qui, comme la vie, nous fait osciller du sourire aux larmes. Si vous aimez les sagas familiales, les lectures émouvantes, vous aimerez Un air d’éternité.
